Tourangelle, formée à 20 ans au travail social à Lille, je découvrais le Nord, le chômage générationnel, les briques, les terrils, la générosité et la solidarité. C’est en licence d’ethnologie que je découvre l’anthropologie de la santé, discipline qui sera le début d’une réflexion personnelle et critique sur le travail social. Cela m’aide à sortir d’une culpabilisation intime et d’accéder à la dimension sociale et culturelle des faits de société.
Après un tour du monde en 18 mois, j’embauchais comme animatrice sociale et passais un diplôme du ministère Jeunesse et Sports. Cette formation est importante parce qu’elle m’aide à prendre du recul et poser un regard critique sur le milieu social. Suite à une expérience de direction d’association qui œuvrait sur la « santé globale des personnes en précarité », d’animatrice santé en mission locale dans le bassin minier et de coordination de prévention des addictions en Indre et Loire, je décidais de devenir professionnelle dans le milieu de l’Éducation populaire.
J’ai passé cinq années comme chargée de mission dans une fédération d’Éducation populaire. A ce poste, j’animais des ateliers en éducation pour la santé avec des jeunes et j’étais formatrice pour adultes.
Depuis janvier 2015, c’est en sciences de l’Éducation et de la formation, que je m’autorise à plancher sur les rapports de domination en formation, puis en 2017, c’est une période durant laquelle j’ai démarré mon espace d’accompagnement à la formation dans le champ de l’Éducation populaire à Tours, La petite filature, et qui est toujours en activité.
Ce fut aussi, pendant deux ans, un lieu d’autoformation où l’on se formait soi-même par les échanges, les rencontres, les temps de pause, le coin lecture et les temps de formation. La petite filature, était un lieu d’accompagnement à la formation est dans une Ressourcerie … c’était un espace où l’on pouvait réfléchir par soi-même pour changer le monde avec les autres.
Aujourd’hui, je suis indépendante mais je ne souhaite pas être seule. Je souhaite parler de changement et pas de transformation. Je souhaite avoir un pied à l’université et un pied dans la vie citoyenne. Je planche quotidiennement sur la thématique des "lieux comme espaces d’émancipation", tout en continuant à accompagner des acteurs et des étudiants sur les questions d’Éducation populaire, des Histoires de vie, de l’importance à prendre en compte les affects dans les relations sociales et de comprendre au mieux les enjeux des rapports sociaux, de la puissance d’agir et de notre capacité à participer au changement social et politique que l’on espère pour les années à venir.